Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, reprendra les fonctions de Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de la recherche et de l'enseignement supérieur, a annoncé l'Elysée jeudi 5 mars. Mme Fioraso a présenté sa démission du gouvernement pour des raisons de santé.
Dans un entretien à paraître dans le Dauphiné libéré, la secrétaire d'Etat démissionnaire explique que « [son] état de santé est incompatible avec la fonction de ministre et il est impossible d'être ministre à temps partiel ». « Je ne peux pas à la fois me soigner, ce qui demande de l'énergie, et exercer mon activité. Je gère un budget de 23 milliards d'euros, pour plus de 200 établissements. Pour le faire bien, il faut être en forme et être sur le terrain. Or, les médecins me disent qu'il faut que je me consacre aux soins. Il y a trois semaines, j'avais déjà dit que je voulais exercer mon activité de manière réduite. Aujourd'hui, je décide de m'arrêter et c'est pour moi un crève-cœur », ajoute-t-elle.
Le départ de Geneviève Fioraso tombe à un mauvais moment. Un mouvement national était organisé, jeudi, à l'appel des principaux syndicats du supérieur contre « le désengagement de l'Etat du service public d'enseignement supérieur et de recherche ». Mais l'état de santé de la secrétaire d'Etat a poussé celle-ci à demander à être déchargée de ses fonctions, pour la seconde fois depuis décembre.
Plusieurs personnalités du Parti socialiste ont réagi au départ de Mme Fioraso pour saluer son action.
Dans un communiqué annonçant le départ de Mme Fioraso, François Hollande lui « adresse ses voeux de rétablissement » et la « remercie pour l'action accomplie au service de l'excellence de la recherche française et de la modernisation de l'enseignement supérieur ».
Succession après les départementales
La reprise du portefeuille de Mme Fioraso par sa ministre de tutelle n'apparaît que temporaire. Sa succession sera vraisemblablement tranchée après les élections départementales des 22 et 29 mars, l'exécutif envisageant très sérieusement un remaniement gouvernemental.
Quelques noms circulent déjà : Alain Claeys, député socialiste de la Vienne, Jean-Yves Le Déaut, député socialiste de Meurthe-et-Moselle et ancien professeur d'université, Vincent Feltesse, ancien rapporteur de la loi sur l'enseignement supérieur. On évoque également Bertrand Monthubert, l'actuel président de l'université Paul-Sabatier-Toulouse-III, et Marie-Christine Lemardeley, ancienne présidente de l'université Sorbonne-Nouvelle, chargée des questions d'enseignement supérieur à la Mairie de Paris.
La loi prévoit par ailleurs que Geneviève Fioraso, 60 ans, retrouve son siège de députée de l'Isère dans un délai d'un mois. Son suppléant, Olivier Véran (PS), doit ainsi pouvoir à partir du 31 mars et pour quelques jours défendre dans l'Hémicycle le projet de loi santé en première lecture, dont il est un des rapporteurs. L'actuel député, médecin de profession et membre de la commission des affaires sociales, s'est beaucoup investi dans la préparation de l'examen de ce texte.
A moins que Geneviève Fioraso ne démissionne également de son mandat de député, ce qui provoquerait une législative partielle dans la 1re circonscription de l'Isère, anciennement celle d'Alain Carignon (UMP), que Mme Fioraso avait ravie à la droite en 2007.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu